• L'AFFAIRE DU FAUX RIMBAUD : DOCUMENTS COMPLETS (Partie II)

    Article de la « Tribune de Genêve »
     
    Un Rimbaud inédit : info ou intox ?
     
    Un cinéaste a découvert un article inédit du poète. Certains évoquent un faux.
     
    Elle est retrouvée ! Quoi ? Pas l'Eternité, hélas. Non, l'unique collaboration - à ce jour - d'Arthur Rimbaud à un quotidien.
     
    On savait que le poète avait des velléités journalistiques. Jusqu'à maintenant, on croyait qu'aucun de ses articles, envoyés alors qu'il était encore lycéen au directeur du Progrès des Ardennes, n'avaient été publiés. L'étonnante découverte, en avril dernier, du cinéaste Patrick Talierco, vient infirmer cette certitude.
     
    En repérage à Charleville-Mézières, lieu de naissance de l'auteur des Illuminations, le réalisateur est tombé chez un bouquiniste sur de vieux exemplaires du journal. En parcourant l'un d'entre eux paru en novembre 1870, il a découvert un article titré Le rêve de Bismarck signé par un certain Jean Baudry. C'est justement le nom de plume que s'était choisi le poète, alors âgé de 16 ans, pour écrire dans la presse.
     
    Des doutes sur le Net
     
    «On savait, par son ami Delahaye, que Rimbaud avait écrit un texte sur Bismarck sous ce pseudonyme et qu'il l'avait proposé au Progrès, explique Patrick Talierco dans un entretien accordé à L'Ardennais. «Mais a priori personne ne savait qu'il avait effectivement été publié». Le poète lui-même n'aurait pas été averti de cette publication.
     
    La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans les rangs des rimbaldistes. Elle augure de prestes remaniements de biographie. Depuis 1940, en effet, aucun inédit du poète aux semelles de vent n'avait refait surface.
     
    Sur la Toile, l'heure est plutôt au doute: certains remettent en cause l'authenticité du texte. Un dénommé Raphaël Zacharie de Izarra, déjà auteur de faux littéraires, se répand sur de nombreux blogs pour revendiquer la paternité de ce Bismarck. «La rédaction du texte «à la Rimbaud» fut l'étape la plus facile et la plus plaisante de l'entreprise», assure le prétendu faussaire.
     
    Preuve de ce scepticisme: aucune agence de presse n'a pour l'instant relayé l'information. Les spécialistes, eux, se montrent très discrets. Seul Jean-Jacques Lefrère, l'un des plus fameux biographes «rimbaldien», s'est déclaré convaincu que d'autres oeuvres de Rimbaud pourraient figurer dans les rares exemplaires encore intacts du Progrès.
     
    Valeur psychologique
     
    «La question de l'authenticité est précisément à mettre sur le compte du caractère tout à fait inattendu de cette découverte», souligne-t-il sur le site du Nouvel Observateur. En précisant que ce texte ne devrait toutefois pas bouleverser «la connaissance que l'on a aujourd'hui de l'oeuvre littéraire de Rimbaud. Il a avant tout une valeur biographique et psychologique».
     
    L'article du poète, qui ironise sur l'ennemi prussien, témoigne quoi qu'il en soit d'un art subtil de la caricature. «Triomphant, Bismarck a couvert de son index l'Alsace et la Lorraine! - Oh! sous son crâne jaune, quels délires d'avare! Quels délicieux nuages de fumée répand sa pipe bienheureuse!». Pas de doute: ça ressemble à du Rimbaud, ça en a le souffle et la musique. Comme en avait aussi La chasse spirituelle, un texte retrouvé en 1949.
     
    Et qui s'avéra être un faux.
     
    LIONEL CHIUCH - 22 Mai 2008
     
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    Texte inédit de Rimbaud : Izarra expert en troll ?
     
    Suite à la découverte d'un écrit poétique de Rimbaud, un blogueur nommé Raphaël Zacharie de Izarra est arrivé, à lui tout seul, à ébranler les certitudes des hautes sphères médiatiques. Dans un long article à teneur mégalomaniaque, l'individu avoue être l'auteur de ce qui s'avérerait être un pur canular ayant pris de colossales proportions. Il relaie abondamment son argumentaire sur internet au point que certains médias institutionnels, mal-à-l'aise dans la gestion des trolls, évoquent la possibilité d'une manipulation. En outre, de nombreux blogueurs relaient cet « aveu » de canular sans prendre le temps d'analyser l'information produite.
     
    La démarche est diabolique puisque, quel que soit le dénouement, le blogueur aura atteint son objectif : se hisser au devant de la scène en valorisant sa prose. Si l'écrit est réellement un canular, tous les experts criant au génie de ce texte pourront creuser un trou et y mettre leur tête. Mais cette fin semble peu probable. La verve de l'article a en effet bien du mal à compenser les explications douteuses fournies par le blogueur connu pour ces excentricités. Celui-ci conclut d'ailleurs son billet en rappelant : « Que le document soit un faux ou un vrai, le fait est anecdotique. Je suis là pour une affaire plus essentielle : ébranler certaines certitudes ». Tout est dit.
     
    On retiendra surtout de cette affaire que tous les moyens sont bons pour se faire connaître dans un paysage médiatique profondément bouleversé. Pour reprendre la théorie des netocrates, on pourrait même assimiler la démarche à un véritable coup d'état informationnel qui a pour objet de modifier en profondeur le statut "médiatique" du trublion.
     
    Un article d'AgoraVox ici.
     
    Le Figaro évoque la possibilité d'un canular.
     
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    Article du Figaro
     
    Pour Jean-Jacques Lefrère, la question d'un faux ne se pose pas.
     
    Propos recueillis par Mohammed Aïssaoui
     
    22/05/2008
     
    Le grand spécialiste de Rimbaud n'a aucun doute sur l'authenticité du texte.
     
    Il a consacréde nombreux ouvrages au poète dont une édition de sa correspondance et une biographie qui fait référence. Sa connaissance de l'œuvre et du personnage lui permet de certifier cette découverte.
     
    LE FIGARO LITTÉRAIRE. Sur le plan strictement littéraire, ce texte a-t-il une valeur importante ?
     
    JEAN-JACQUES LEFRÈRE. Pas vraiment. C'est avant tout un écrit de circonstance, un texte polémique destiné aux lecteurs d'un quotidien ardennais, sur fond de guerre franco-prussienne (nous sommes en novembre 1870). Rimbaud lui-même ne paraît pas y avoir attaché une grande importance, puisqu'il s'est contenté de le signer d'un pseudonyme. Il est probable que, dans les futures Œuvres complètes du poète, ce « Rêve de Bismarck » rejoindra plutôt les « Pièces annexes ». Pour ma part, je n'avais pas besoin de cet article de journal pour lire Une saison en enfer et les Illuminations, mais je suis très reconnaissant à Patrick Taliercio de m'avoir permis de lire ce texte de 1870 dont on ne connaissait la trame que par le témoignage d'Ernest Delahaye.
     
    Êtes-vous sûr de l'authenticité de ce document ?
     
    On s'attendait tellement peu à une telle découverte que la question d'un faux s'est posée dans quelques cerveaux tortueux. Il y a même un hurluberlu qui s'est manifesté sur Internet en clamant qu'il était l'auteur de ce « faux », manière assez tragicomique de se faire un peu de publicité à peu de frais. Outre l'impossibilité matérielle (fabriquer un faux exemplaire du Progrès des Ardennes de novembre 1870 ne doit pas être aisé), on connaissait l'existence de cet article par le souvenir d'Ernest Delahaye, camarade d'enfance de Rimbaud. La découverte faite par Patrick Taliercio n'en est pas moins extraordinaire. Je l'ai rencontré et puis vous certifier qu'il n'a vraiment rien d'un faussaire. On peut le regretter d'ailleurs, car un faussaire capable de produire des textes aussi peu banals, il faudrait le mettre à l'œuvre régulièrement.
     
    L'article possède des accents patriotiques, or, même adolescent, Rimbaud n'avait pas précisément cette réputation-là...
     
    Dans une lettre écrite exactement trois mois plus tôt, le 25 août 1870, et adressée à Georges Izambard, son professeur de rhétorique, Rimbaud parle de « patrouillotisme » et juge sa ville natale « supérieurement idiote entre les petites villes de province » devant le spectacle d'une population « prudhommesquement spadassine ». Et le futur auteur du « Rêve de Bismarck » ajoute : « Ma patrie se lève ! Moi, j'aime mieux la voir assise. » Mais Baudelaire ne demandait-il pas que soient inscrits au fronton des Droits de l'homme deux droits supplémentaires : celui de se contredire et celui de s'en aller. Rimbaud a largement usé de ces deux droits oubliés, son existence le prouve.
     
    Qu'apporte-t-il de plus à ce que l'on connaît de Rimbaud ?
     
    Les écrits littéraires du Rimbaud de cette époque sont si rares que l'article du Progrès des Ardennes n'est pas à dédaigner. Quelques semaines plus tôt, Rimbaud s'était rendu à Charleroi pour se proposer comme journaliste. Il avait seize ans à peine. Il avait été éconduit par le directeur du journal et était revenu, sans doute déconfit, à Charleville. On pouvait penser que sa carrière de journaliste s'était arrêtée là. La découverte du « Rêve de Bismarck » indique qu'il avait tout de même réussi à collaborer à un journal de sa ville natale.
     
    En quoi ce texte écrit à l'âge de seize ans révèle-t-il le futur auteur du Bateau ivre ?
     
    Ce n'est pas un chef-d'œuvre, mais c'est un beau texte métaphorique, très maîtrisé, avec un sens de la mise en scène. Mais ne voyons pas dans cet article plus qu'il ne contient. Il ne manque ni de verve, ni de vigueur, mais de là à y chercher les prémices de ce qui va permettre à Rimbaud de composer, moins d'un an plus tard, le Bateau ivre, il y a loin. À seize ans, Rimbaud possède déjà une extraordinaire maturité. À vrai dire, si l'on devait rapprocher ce texte en prose d'un de ses poèmes, ce serait plutôt Le Dormeur du val, qui est presque contemporain et dénonce l'horreur de la guerre en lui opposant la beauté et la douceur de la nature. « Le rêve de Bismarck » fustige aussi l'ardeur guerrière, mais, alors que Le Dormeur du val n'a pas de nationalité, l'article du Progrès des Ardennes désigne sa cible : le chancelier de l'Allemagne. Rimbaud prend le parti de sa patrie. Au demeurant, Rimbaud patriote, cela manquait à la panoplie que la postérité lui a faite.
     
    Est-il possible que l'on découvre d'autres inédits du poète ? 
     
    La découverte de l'article du Progrès des Ardennes fait aussi renaître l'espoir de retrouver, dans un autre exemplaire du journal, d'autres textes du poète. Une tradition veut que ce Dormeur du val dont je parlais ait été aussi publié dans Le Progrès, mais la collection du journal est si lacunaire qu'on n'a jamais pu l'établir. Ardennais, fouillez vos malles !
     
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    Inédit de Rimbaud : vrai ou faux ?
     
    Publiée il y a quelques jours dans une relative indifférence par L'Express et La Quinzaine littéraire, reprise par Le Figaro, France 3, Le Nouvel Obs et aujourd'hui par l'AFP, la nouvelle met le feu sur Internet : un texte inédit d'Arthur Rimbaud écrit sous pseudonyme à l'âge de 16 ans, vient d'être découvert 138 ans après sa publication dans un ancien journal de Charleville-Mézières.
     
    Ce texte en prose, intitulé Le rêve de Bismarck, d'une cinquantaine de lignes, avait été publié sous la signature de Jean Baudry dans le numéro du 25 novembre 1870 du journal Le Progrès des Ardennes. Un bouquiniste de la ville, François Quinart, détenait sans le savoir le précieux document jusqu'à ce qu'il lui soit acheté pour quelques euros, en avril dernier, par un jeune cinéaste, Patrick Taliercio, qui tourne actuellement un film sur Rimbaud. Deux jours plus tard, le jeune homme est revenu chez le bouquiniste en lui disant : « Vous avez vu l'article, c'est du Rimbaud ! »
     
    Interrogé par le Figaro, Jean-Jacques Lefrère, grand spécialiste du poète, a confirmé la découverte. « C'est un beau texte métaphorique, très maîtrisé », dit-il, ajoutant que cette découverte « fait renaître l'espoir de retrouver, dans d'autres exemplaires du journal, d'autres textes du poète ». L'histoire aurait pu en rester là si un certain Raphaël Zacharie de Izarra ne lui avait donné un tour polémique en lui apportant un démenti :
     
    « Voilà : je suis l'auteur de cette imposture qui est en train de prendre des proportions énormes. J'en frémis d'horreur. Et d'aise. Je n'en suis pas à mon coup d'essai il est vrai : j'avais déjà fabriqué des faux documents littéraires à propos de Maupassant et de Hugo, pour ne parler que des plaisanteries un peu consistantes (publiées sur support papier « authentique », donc) ... Bien entendu mes potacheries n'avaient jamais marché, du moins pas au point de déranger les cercles officiels. Jusqu'à ce que je m'essaye à un « faux Rimbaud » . Cette fois la supercherie a été prise au sérieux, trop. Beaucoup trop, à hauteur inconsidérée de la folie furieuse des médias souvent prompts à s'emballer à la moindre alarme littéraire ! »
     
    Quel crédit apporter aux assertions du personnage, qui se défend d'être en mal de publicité ? Comment a-t-il procédé techniquement pour réaliser son canular ? Est-il conscient que celui-ci aurait pu rester dans l'ombre longtemps, voire très longtemps, si le jeune cinéaste n'avait un jour franchi la porte du bouquiniste ? Dès lors, on comprend mal l'intérêt d'une “potacherie” qui risquait d'être ignorée de tous. Bref, on attend la preuve qu'il s'agit bien d'un faux et que ce monsieur de Izarra en est l'auteur.
     
    RAYON SUD
     
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    Un inédit de Rimbaud découvert ?
     
     (Article du Magazine Littéraire)
     
    Le réalisateur Patrick Taliercio a-t-il récemment découvert un inédit de Rimbaud ? En repérage à Charleville-Mézières pour préparer un documentaire sur la seconde fugue du poète, ce dernier a acquis, chez un bouquiniste, plusieurs exemplaires du Progrès des Ardennes datant de 1870... et a repéré, dans le numéro du 25 novembre, un article intitulé Le Rêve de Bismarck et signé Jean Baudry, pseudonyme que Rimbaud, coutumier du fait, aurait tiré d'une pièce de Vacquerie. Une trouvaille qu'il convient de prendre avec la plus grande prudence, si l'on considère les nombreux textes qui furent faussement attribués à Rimbaud (Le poème La Chasse Spirituelle, La lettre du baron de Petdechèvre... ), et les affirmations d'un certain Raphaël Zacharie de Izarra, qui clame être l'auteur de ce faux. Joint par téléphone, ce dernier déclare « avoir falsifié ce texte pour révéler la vraie imposture : les Illumination et Le Bateau Ivre, que l'on prend aujourd'hui si au sérieux, sont des potacheries. » Cependant, pour le spécialiste de Rimbaud Jean-Jacques Lefrère, sûr de l'authenticité du document, le faussaire revendiqué serait un « hurluberlu » cherchant à se faire « de la publicité à peu de frais », ainsi qu'il l'a décrit dans les colonnes du Figaro Littéraire.
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    Réactions diverses et réponse de l'auteur
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    Rimbaud et ses faux embrouillages
     
    L'histoire pourrait sembler très complexe.
     
    Elle est simple. Absurdement simple. On avait découvert en avril 2008 un joli texte inédit de Rimbaud dans une bouquinerie de Charleville-Mézières publié sous le pseudonyme de Jean Baudry (presque anagramme de Rimbaud). "On", c'est à dire le cinéaste Patrick Taliercio qui était justement en repérage sur les lieux où avait grandi Rimbaud pour un projet de long métrage consacré au poète. Un témoin clé que personne n'a jamais vraiment entendu puisqu'il a "une frousse bleue de la télévision"... On a donc laissé ses intermédiaires s'émerveiller de la trouvaille.
     
    Là où l'affaire devient complexe, ou plutôt limpide, c'est lorsque dans la foulée est apparu le nom d'un certain Raphaël Zacharie de Izarra...
     
    Qui ne connaît pas ce faussaire hors pair au culot monstre ? Dans le cercle des collectionneurs, on fuit comme la peste ce roi de l'entourloupe littéraire.
     
    Capable du pire en allant jusqu'à élaborer des mises en scène très sophistiquées parfois préparées des années à l'avance (ce qui fut le cas pour cet inédit de Rimbaud) grâce à des complicités toujours discrètes, ce Narcisse invétéré affectionne les feux médiatiques.
     
    Sa spécialité : ridiculiser ceux qu'il aime à définir comme les "exégètes de la cause littéraire". C'est son credo, son délire, sa folie furieuse. Chacun ses obsessions... Bref, dès que les vrais amateurs ont su qu'il était mêlé à la découverte, les enthousiasmes les plus vifs sont retombés dans des bruits d'enclumes. La "Plume" avait fait son oeuvre.
     
    (Une "Plume" avec une majuscule, c'est ainsi que s'est auto proclamé notre Machiavel des bibliothèques).
     
    Il faut au moins lui reconnaître ce talent inné pour débusquer les imposteurs. Mais à quel prix ?
     
    Le personnage ne fait jamais dans la demi-mesure et même plutôt dans le char d'assaut. C'est ce que je lui reproche.
     
    Raphaël Zacharie de Izarra a poussé la (mauvaise) plaisanterie jusqu'à laisser s'auto gonfler la baudruche médiatique, décidément très extensible, sans qu'elle n'éclate jamais.
     
    Du moins pas encore.
     
    Le plaisantin est si redoutable qu'entendre ne serait-ce que l'écho de son nom devant une montagne de lingots d'or, c'est l'assurance de trouver du plomb derrière une pellicule dorée. Amateur de trésors retrouvés, si vous oyez le nom de ce faussaire ou simplement entrapercevez l'ombre de ses initiales, le reflet de sa particule -dont il est particulièrement fier-, les contours de sa plume suspecte, perdez toute illusion ! Il est mouillé dans tant de tentatives ratées mais surtout d'entreprises réussies de fabrications de faux, et non des moindres, que vous pouvez êtres certains d'avoir été bernés.
     
    Le spécialiste français de Rimbaud Jean-Jacques Lefrère qui, comme beaucoup de ses confrères a foncé tête baissé aurait dû faire preuve de plus de prudence et de professionnalisme dès lors que le nom de Raphaël Zacharie de Izarra a commencé à circuler.
     
    L'inédit de Rimbaud est un faux. Vous voilà prévenus. Je ne m'ingénierai pas comme certains à rendre complexes des choses simples. Le faussaire est si pernicieux dans sa volonté d'embrouiller les esprits que ce serait lui faire trop d'honneur que de tenter de dénouer à grands cris ce qui s'avère n'être que du vent.
     
    Les naïfs qui pour toute caution se réfugient derrière les ors d'une "académie verveuse" relayée par la télévision dans des émissions littéraires et adoptent encore la version rassurante pleine d'érudition d'un Jean-Jacques Lefrère imperturbable s'en mordront les doigts.
     
    Jacques Quentin pour "Ouest France"
     
    +++++++
     
    COMMENT J'AI FAIT LE FAUX "INEDIT DE RIMBAUD"
     
    (Le rêve de Bismarck)
     
    A propos de l'affaire de l'inédit de RIMBAUD, certains "spécialistes" pensent que je suis incapable de faire un faux sur le plan technique.
     
    Justement, si.
     
    Toute la question avec mes détracteurs était là, sur le plan strictement technique. J'avais déjà expliqué ma méthode et mon mode opératoire. Tactique, technique bien sûr mais surtout stratégie. Avec ma patience, mon réseau de complices, il n'a pas été insurmontable de monter ce fameux coup au sujet de RIMBAUD.
     
    Je ne travaille pas, j'ai tout le temps pour élaborer des impostures de ce genre.
     
    J'ai beaucoup de pouvoir de persuasion, un vrai sens de la psychologie, des relations dans divers domaines comme dans l'infographie et la sérigraphie, ce qui m'a été d'une aide précieuse. J'ai également des contacts avec des étudiants en chimie de l'Université du Mans qui me conseillent et m'aident (les étudiants ayant le sens de la potacherie plus développé que leurs professeurs).
     
    Si vous saviez tout ce qu'on peut faire quand on a de l'audace...
     
    Ce que vous avez vu c'est le côté éclatant de l'affaire. Mais pour qu'une imposture de cette envergure sorte, il faut s'y prendre avec méthode et ambition. Plusieurs sont tombées à l'eau et cela nul ne le sait. Il n'y avait pas que RIMBAUD qui était sur la "liste d'attente". J'ai fait des faux concernant plusieurs auteurs, sachant pertinemment que sur une quinzaine de fusées médiatiques une seule parviendrait à décoller, voire deux peut-être. Ce qui permet de réussir une telle imposture, c'est la multiplication des "rampes de lancements". Les autres impostures que j'ai entreprises n'ont pas été jusqu'à leur terme mais peu importe : le but n'était pas que les 15 coups réussissent, le but était de multiplier les "mises à feu" pour que l'une des 15 impostures au moins aboutisse.
     
    Au départ je ne savais pas laquelle des 15 impostures allaient aboutir, bien entendu. J'ignorais quel texte issu des huit auteurs célèbres choisis (j'ai lancé une quinzaine de textes izarriens signés de huit auteurs célèbres différents) allait être "exhumé de l'oubli"...  Au départ je ne savais pas quels "inédits" allaient être "découverts" dans un des endroits fixes ou réseaux de circulations stratégiques où je les avais placés (bibliothèques, bouquinistes et même dans un endroit que je ne peux révéler ici). L'important était qu'au moins un de ces textes sorte de "l'oubli".
     
    En ce qui concerne le support, j'ajoute que chez n'importe quel bon bouquiniste même de province, pour peu que vous payiez le prix vous pouvez obtenir des feuilles vierges de différents formats et plus ou moins jaunies datant du XIX, voire du XVIIIème siècle (entre 100 et 200 euros la dizaine ou vingtaine de feuilles). Chez le bouquiniste au Mans, l'Athanor, je les ai eues pour un peu plus de cent euros.
     
    Les "spécialistes" du vieux document sont des ânes. Bernés avec une centaine d'euros !
     
    Bref, tout cela mes détracteurs ne le savent pas et c'est ce qui fait ma force : on croit impossible qu'une telle entreprise réussisse car on pense en terme de coup unique. Comme si j'avais lancé cette affaire de manière unique et ponctuelle, hasardeuse, presque irréfléchie... 
     
    Or le nombre "d'inédits" mis dans des circuits privés et publics est supérieur à ce qu'on imagine. Et la laborieuse, minutieuse mise oeuvre de ces affaires, parfois simultanément, parfois successivement (pour finalement n'en faire triompher qu'une seule -voire deux-), n'est qu'une simple, banale affaire de temps et d'obstination. D'ailleurs on n'imagine rien de tout cela. On pense d'emblée, sans même se poser plus de question, que celui qu'on qualifie de "prétendu faussaire" -moi donc- aurait lancé sa petite pierre comme cela, de façon unique et aléatoire... Et donc cela semble improbable.
     
    Sauf que quand on a le temps, la motivation, l'audace, TOUT DEVIENT POSSIBLE. Ce qui paraît irréalisable est parfaitement réalisable et même dans les faits la réalisation de ce genre de chose est souvent plus facile qu'en théorie.
     
    Je le sais par expérience personnelle...
     
    Aucun spécialiste ne croit possible une telle entreprise. Certes, mais c'est parce que ces grands érudits pleins de certitudes techniques et littéraires pensent en termes non-izarriens.
     
    Seul JEAN TEULÉ est resté prudent et à mis en doute l'inédit de RIMBAUD.
     
    Raphaël Zacharie de IZARRA
     
    +++++++
     
    Raphaël Zacharie de Izarra l'imposteur
     
    Il se fait pompeusement appeler "Raphaël Zacharie de Izarra".
     
    Les plus naïfs de ses admirateurs prétendent que c'est son nom de naissance. Enfin ceux qui se font passer pour ses admirateurs, c'est à dire lui-même ! Malin le singe de la toile : il s'est même inventé des admirateurs pour épater la galerie ! Au fait, quelle galerie ? Il semble être seul, auteur et public chez lui ne font qu'un.
     
    "Raphaël Zacharie de Izarra"... Il n'a décidément pas peur du ridicule.
     
    Je pense que ce pauvre pitre s'est inventé ce nom interminable pour se donner un genre et qu'en réalité sur sa carte d'identité il doit être écrit "Jean Duval" ou quelque chose dans le genre. En tout cas pas ce nom improbable ! Mais peu importe, ce menteur-né ne dévoilera jamais son véritable nom. C'est le propre des rigolos de service que de tourner en rond dans le cirque des illusions. Il faut vraiment être le dernier des imbéciles pour croire que cet imposteur s'appelle réellement "Raphaël Zacharie de Izarra". Des noms pareils, ça n'existe pas. Pas dans la vie vraie.
     
    Le public voit bien le trucage, il n'y a que les clowns qui croient en leur propres tours.
     
    Il est tout de même persuasif car malheureusement il y  a un paquet de crétins qui le croient. Mais bon, rassurons-nous : il s'agit sûrement des faux témoins évoqués plus haut...
     
    Ce monsieur écrit des textes sur INTERNET. La preuve, et cette fois c'est vrai, ce pauvre type a créé son blog à sa gloire : http://izarralune.blogspot.com
     
    Plus de 800 textes ! Faut le faire. Plus vaniteux, je ne connais pas. Jean Duval a des choses à dire on dirait... Mais pour qui ?
     
    Etaler 800 textes comme ça sur un blog... Le pauvre... C'est quand même significatif de l'ampleur de son problème. Ses visiteurs se comptent parmi les fantômes, les simples d'esprits, les neuneus, les ivrognes... Allez savoir.
     
    Grincheux, médisant, jaloux, il n'arrête pas de cracher sur les femmes, les gosses, les malades mentaux, les patriotes, les vieilles dames, les bossus, les laiderons et j'en passe... Ses textes à ce sujet sont édifiants. Il vit du RMI, ou alors au crochet de pauvres gens qu'il maltraite du matin au soir. Il frappe des handicapés ou les menace pour qu'ils leur donne leur maigre pension, enfin quelque chose comme ça. Je n'ai pas bien compris comment il vit mais je sais qu'il est fier de faire travailler une certaine catégorie sociale très défavorisée. C'est un profiteur de la pire espèce qui aime vivre avec l'argent des pauvres. Enfin bref il gagne son pain de façon abjecte. Il n'y a qu'à lire quelques-uns de ses textes. En plus ils sont autobiographiques, il l'a dit. Donc tout ce qu'il écrit, c'est vrai. Même si c'est un menteur, il écrit des choses qui lui sont arrivées et après il raconte des sornettes pour faire croire que c'est faux quand ça l'arrange parce que ce qu'il raconte dans ses textes, souvent c'est à donner la nausée... Un truc de malade. C'est un déséquilibré qui tire sur tout ce qui bouge : politique, science, écologie, et même les étoiles ! Pour les conneries, il est fort.
     
    Très fort.
     
    Le gars en tient une sacrée couche. C'est un coriace, il ne lâche rien. Les femmes surtout, il les déteste, comme les chiens et les enfants. Il ne se prive pas de le dire en long et en large. Malade mental, fou furieux, échappé d'asile d'aliénés...
     
    Il est tous les trois à la fois.
     
    Aux dernières nouvelles il paraîtrait qu'il a piqué ses textes à des auteurs célèbres. Si c'est vrai, c'est le bouquet ! Finalement ses textes à la con ne seraient même pas de lui. Il piocherait beaucoup chez Hugo dit-on. Victor je veux dire, le grand Hugo. Des textes qu'il trafiquerait à sa sauce pour que personne ne reconnaisse les écrits originels de Hugo. Et tous les autres qu'il plagie.
     
    Si c'est pas un coup tordu ça, qu'est-ce que c'est alors ? Le dénommé "Raphaël Zacharie de Izarra" ou prétendu tel n'est même pas un vrai auteur, c'est juste un copieur de textes. Enfin je ne sais plus moi-même parce que sincèrement quand je lis les horreurs qu'il écrit, je me demande si c'est bien du Hugo... Il a l'art d'embrouiller les gens ce Jean Duval. C'est un petit, ça se voit et même si ça se trouve c'est carrément un nain qui se venge du monde au fond de son HLM pourri de province !
     
    Je me demande même si ça vaut encore la peine que je parle de lui... Je lui ai déjà fait trop d'honneur.
     
    J'arrête.
     
    "Raphaël Zacharie de Izarra" n'existe pas, c'est un de ces nombreux fantômes du NET qui ne font peur qu'aux caniches, c'est un mirage, une chiure de mouche informatique. De la fumée. Du vent.
     
    Je n'irai plus jamais sur son blog. Oublions-le mes amis, ce trou du cul qui insulte les femmes ne vaut pas la peine que je lui consacre une ligne de plus.
     
    Vincent Oullet-Quenac
     
    (Suite et fin page suivante)

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